Le couvent des dominicains
La fondation du couvent des dominicains à Marseille remonte à l’origine de l’Ordre en 1215, l’Evêque de Toulouse, Falques, originaire de Marseille, n’y fut pas étranger. L’église et le Couvent des prêcheurs au 35, rue Edmond Rostand, constituent un ensemble architectural du XIXème siècle. Les ajouts et les transformations ne l’ont pas défiguré, celui-ci gardant aujourd’hui à la fois son caractère et sa destination d’origine.
Après 1792, il n’y a plus eu de courant des Frères Prêcheurs à Marseille jusqu’en 1862. C’est le Père Lacordaire qui a rétabli l’Ordre des Dominicains en France, il n’a pas vu aboutir, de son vivant, l’installation d’une nouvelle communauté dominicaine à Marseille.
Un emprunt de 100.000 F, par obligations, fut lancé pour la fondation d’un couvent et d’une chapelle. Il y eut de nombreuses souscriptions et parmi les donateurs, il y eut la famille Prat-Noilly qui contribua pour beaucoup au financement de l’église.
En 1867, la communauté put envisager de faire construire un couvent, elle choisit comme architecte un lyonnais, Pierre BOSSAN, qui fut l’architecte de la basilique de Fourvière à Lyon.
Le 24 novembre 1868 ce fut la pose de la première pierre et l’église fut inaugurée, le 7 mars 1878
C’est une église extrêmement intéressante par son unité et son harmonie, l’air et la lumière y circulent. Pierre Bossan a conçu l’ornementation dans une sorte de crescendo, allant du bas vers le haut, les parties supérieures comportent le maximum de richesse : sculptures, vitraux, bas-reliefs.
Sa composition architecturale est constituée de deux rangées de 4 grandes colonnes qui divisent le volume en trois nefs, ces colonnes de granit, monolithe, creusées de cannelures et polies comme du marbre, sont surmontées de chapiteaux se situant à mi-hauteur entre la base des colonnes et le sommet des voûtes qui donnent une ligne élancée.
Les vitraux sont représentés de Saints et Bienheureux qui ont illustré l’Ordre de Saint Dominique. Il y a d’autre part deux grandes rosaces, la 1ère au dessus du portail, à trois couleurs dominantes, le rouge sur le pourtour, le jaune-or au centre et dans l’intermédiaire du blanc mélangé de bleu. La seconde rosace se trouve à l’opposé de la première, dans le haut du mur d’abside.
Le grand bas-relief en pierre sur le fond de l’église, est l’œuvre du sculpteur Millefaut.
L’orgue a été conçu spécialement pour cette église par le facteur François Mader, il sonne bien proportionné au volume de l’église.
On peut accéder à la crypte par l’escalier qui donne sur la rue Ste Victoire, cette crypte est vaste et peut recevoir deux cents personnes.
La décoration de la façade de l’église est particulièrement soignée, les sculptures sont également de Millefaut. En haut de la façade, entourée d’un grand arc, se trouve la grande rosace.
Sur la façade quelques pierres portent le sigle TSR « Très Saint Rosaire », les contreforts de la façade sont surmontés de chérubins aux ailes déployées.
En haut des contreforts du mur, le long de la rue Ste Victoire, on découvre des têtes de chiens.
Il y aurait encore beaucoup de choses à expliquer et à détailler à propos de cette église.
La bibliothèque du couvent possède des rangées de livres de théologie, de philosophie, de droit, d’écritures saintes, de spiritualité et d’histoire locale contemporaine, d’art et de littérature.